vendredi 30 octobre 2015

La petite fille et le tomawak



Quand ils s’étaient installés à Walden, la Petite Fille avait peur quand elle se retrouvait seule, la nuit. L’endroit était sacrément isolé… Le Cow-Boy avait beau lui dire justement… elle fermait tout: entrée, volets, rideaux et même les yeux, mais les ombres de la nuit, minces et agiles, glissaient sous la porte et ses paupières pour s’enrouler autour de son cou en lui susurrant des messes noires, fourrant leurs langues rouges si loin sous son crâne que se soulevaient des armées de spectres, vieilles histoires entendues aux minuits assassins, sordides faits divers, cauchemars enfouis, et alors, il devenait impossible de dormir, les yeux rivés vers la porte derrière laquelle s’ameutaient ces funestes escadrons, le danger devenant palpable, là, juste derrière le bois, et chaque fois que le Cow-Boy revenait, c’était le même scenario, il la retrouvait, aux petites heures du matin, prostrée sur le canapé, terrassée par les batailles invisibles qu’elle venait de livrer.

Cela ne pouvait durer. 

T’as qu’à toujours rester à la maison …

Grand rire et claquement de main sur la cuisse du bonhomme: la place des Cow-Boys c’était le saloon, girl, pas le salon, OK ?

OK boss.

Bien essayé, petite. 

Alors il avait fallu trouver autre chose. 

L’éclairage automatique, ça foutait encore plus les jetons. Au moindre mouvement de loir ou de belette, les projecteurs vous balançaient un flash de tous les diables et Walden se travestissait en Guantanamo.  
Welcome in Texas, at Bush's family house...

Juste impossible. 

Un fusil ? L’idée leur avait traversé l'esprit, mais ils s’étaient souvenu de la catastrophe à laquelle Juan avait échappé, quelques années auparavant, quand, surpris en plein sommeil, il avait failli harponner –au sens propre, c’est un plongeur- son colocataire qui revenait de vacances, quelques jours plus tôt que prévu. Cela avait failli arriver parce qu’il y avait un harpon dans l’appartement, et qu’avec un harpon, on peut harponner. Avec un fusil, tirer. Vous me direz, c’est bien ce qu’on lui demande au Colt ou au Beretta. Seulement, voilà, on ne peut pas aimer Ghandi et agir comme un demeuré de la NRA. 

Du coup, le Cow-Boy et la Petite Fille avaient renoncé.

Elle, elle avait appris à connaître les bruits de la maison. Ceux du dehors aussi. Et petit à petit, le roucoulement du bassin, le craquètement des boiseries et le froufrou des biches de passage lui étaient devenus familiers. Ils avaient même fini par la bercer jusqu'à lui faire oublier l'idée du fusil. Elle était allée jusqu'à ouvrir la fenêtre pour mieux entendre le vent dans les chênes.

Full of love.

A tel point qu’ils avaient tout bonnement arrêté de fermer la porte à clef la nuit.

C’était arrivé un soir d’octobre. 

Le Cow-Boy était au saloon, justement. La Petite Fille avait endormi Petit-Biscuit. Elle écoutait une émission à la radio, raisonnablement fort pour l’entendre mais suffisamment bas pour guetter les bruits alentour.  Quant à savoir ce qui passait sur les ondes, nul ne saurait le dire tant ce qui allait se produire éclipserait tout autre souvenir. 
           
Un instant, la Petite Fille crut que Petit-Biscuit faisait un cauchemar. Craquement et remous. Sûrement le roulis de l’enfant entortillée dans sa couette accompagné du grincement des lattes du lit. Mais non, la mignonne était sur le dos, la joue rosée et le souffle velouté. La Petite Fille se laissa alors aller à la contemplation de l’enfant.

Un miracle.

Et comme à chaque fois, une bouffée d’angoisse la prit à la gorge. Tant de bonheur ne pouvait être raisonnable. Il fallait bien que quelque chose se produise - un couac, une fausse note, bref, un accident-  qui planterait leur nuage joufflu contre un gros platane. Fini le coton duveteux, bientôt le duvet d’oie serait maculé de sang. 
           
 La Petite Fille repoussa ces visions de chaos et recula à pas de loup pour ne pas déranger l’enfant. Elle avait un goût de fer dans la bouche.

Elle s’apprêtait à retourner dans le salon quand un bruit sec se fit à nouveau entendre. Pas le galop d’un chevreuil ni le fouissement d'un sanglier, comme il arrivait d’en entendre, ramdam sauvage et imprudent, non. Il s’agissait plutôt d’un bruit de pas. 
Furtif. 
Et humain. 
Elle ne put s’empêcher de jeter un œil par la fenêtre de la cuisine. On n’avait jamais remis les volets. 
Frisson glacial le long de la colonne ; des silhouettes s’échappaient vers l’entrée. 
Son sang se figea, singe en hiver. 

Merde, le fusil…. ! Et la porte… Putain !
Évidemment, elle ne l’avait pas fermée, full over de love.

Aussitôt, la Petite Fille pensa aux hachettes que le Cow-Boy ramenait du boulot. Il les trouvait sous le lit des chibanis qui partaient mourir au bled. Les vieux les laissaient là, pas possible de les ramener en avion. Le Cow-Boy les rapportait à la maison. Pratique pour zinguer les pieds de ronce. Il en possédait trois. Une dans le garage, l’autre dans l’appentis et la dernière dans la cuisine. 

La Petite Fille n’aimait pas trop la savoir au-dessus du frigo. Dans le reflet de la lame brasillaient les années de guerre. C’est terrible brasiller, ça coupe et ça grouille, la braise y crépite comme dans Brasillach. Ca pue la violence à plein nez. 1954-1962. La fureur qui a boucané son tranchant a été cadenassée, reléguée dans la boîte noire des crânes, de l’autre côté de la Méditerranée. 

Pourtant, si l’on remonte par-delà les ans et les flots, jusqu'en 1954, l’odeur de sang et de poussière étouffe la suavité du jasmin. Les vieux chibanis ne sont pas encore vieux mais tout en muscles, jeune cuivre et bronze fringant. Ils assistent, plein d'espoir, à la levée de leur pays. Nul ne sait s’ils ont alors échappé à Sétif ou coupé des couilles OAS. Même le Cow-Boy l'ignore. Lui, sait juste que plus tard, en France, la violence a succédé à la violence. Que dans le thalweg de leurs rides se lisent des chemins à flanc de crête, fil du rasoir : hôtel au mois, chiotte à l’étage et journées au chantier.  Les regards comme des crachats.  Monsieur Rahmani, monsieur Belabed et monsieur Boumaïza ont tout encaissé sans sortir leur hachette. Pourtant, soir après soir, ils ont continué à l’aiguiser, des fois que le cauchemar des Aurès refasse surface ou qu’un petit con de Sonacotra leur fasse les poches. 

Pas mieux que la Petite Fille sur son canapé. 

Quand leur fin a brasillé, ils ont voulu rejoindre les vertes oasis, mirages de leur vie. La lame est restée sous le lit du foyer, muette, ses secrets emportés au bled en même temps que les sacs plastique à carreaux. 

Au revoir, vieilles silhouettes en burnous, tristesse banale et crue des trottoirs de la ville. 

Au revoir Monsieur Rahmani, monsieur Belabed et monsieur Boumaïza.

Mais ce soir-là, il n’était pas question de pleurnicher. 

Le danger était là, quelque part dans l’épaisseur du noir. 

Sans réfléchir, la Petite Fille a saisi la hachette au-dessus du frigo. 

Des coups ont retenti à la porte. 

La Petite Fille a descendu les escaliers en serrant le manche. Le bois chauffait dans sa main. Un instant, elle a songé à cette coïncidence à la con : la guerre avait commencé en novembre 1954. La Toussaint rouge du FLN. Dans quelques jours on fêterait les morts…

           Les coups avaient redoublé.

Le sang cognait maintenant dans tout son corps et le bois de la hachette semblait vivre. Il bouillonnait. Souviens-toi, gamine, Le sang appelle le sang ! et la folie de Lady Macbeth remontait dans les veines de l’olivier en ondes brusques. 

Et puis, tout s’accélère. Elle est en bas des escaliers. Ça cogne de plus en plus fort.  Elle pose une main sur la poignée et lève l'autre. 

Attention, puisqu'il est question de Shakespeare, frappons les trois coups, pas encore de hachette, ça ne saurait tarder, le rideau se lève. 

Un squelette et trois morts-vivants s’écrient en chœur : 

Trick or treat  !

La Petite Fille n’a pas le temps de cacher la hachette que les mômes l’aperçoivent et se mettent à hurler.  Petit-Biscuit se réveille et vocifère à son tour. Le chat en profite pour s’échapper dans la nuit. 

Jamais, de mémoire de gamin, on n’a eu si peur un soir d’Halloween.

Une fois que tout le monde eût repris ses esprits, on ne pensa plus à réclamer ni à donner de bonbon. De toute manière, il n’y en avait pas : qui aurait cru que des morveux se taperaient trois kilomètres pour deux caramels ?

Les mômes remercièrent juste le ciel d’être en un seul morceau pour pouvoir boire un grand verre d'eau. Ils ignoraient qu'ils repartaient avec un trophée bien plus précieux qu’un paquet de Haribo: une histoire à raconter dès le lundi, et jusqu’à la fin de leur vie, comme ces anciens combattants qui rejouent inlassablement le grand assaut. Dans celle-ci, leur prof de français serait une ouf qui se trimballe la nuit avec une hache dans le dos.
           
Depuis, toujours pas de fusil à Walden, mais une réputation qui les en dispense à la ronde.


Pour les autres épisodes, c'est ici:
ALM/LAM/ MLA                           
Songe d'une nuit d'été
La caméra et la tartine de merde
La musique est un cri qui vient de l'extérieur
A royaume de terre, couronne de roi


mardi 27 octobre 2015

A royaume de terre, couronne de roi




Tendre la main vers la paille, la soulever, constater que dessous, la terre s’est durcie en même temps que l’eau compactait l’argile. Lever les yeux vers les pieds de tomate, rachitiques, vagues squelettes, vert de gris, puis au ciel. 



Tu t’souviens des jours anciens, et tu pleures…

Non. 

Non, Serge, on ne va pas tomber dans le panneau de la nostalgie. 



Surtout ne pas se retourner, laisser derrière soi les jardins d’abondance. La parabole d’Eden, c’est la poisse. On croit toujours qu’on était plus heureux avant. Pourtant, c'est vrai qu’elles étaient replètes les récoltes de la ferme d’antan - avant Walden - ou celles de Picon, à Marseille, quand le Cow-Boy apprenait la patience à Slimane, Soihiroudine et Bora, en faisant pousser des laitues entre les échangeurs d’autoroute. 



T’es ouf Mesrine [ils l’appelaient comme ça à cause d’une vague ressemblance, sourcils et bas du visage], ils vont te mettre en cabane.



Les schmidts y croiront jamais que tu fais pousser de la laitue ! Wesh, y a que des pieds de weed dans le secteur !



Et puis, frère, degun prend la salade à Mac Do…



Sauf les boloss… 



C’est Bora qui avait conclu par cette fin de non recevoir. 



Faire pousser des laitues, c’était un truc de bouffon. Tu veux dire de bourgeois ? lui avait demandé le Cow-Boy, qui ne désespérait pas d’immiscer précision et nuance lexicale dans l’esprit vif, quoique souvent mal dégrossi, de ces – ou ses, on s’attache vite en milieu hostile- gamins. Starfallah, il le chauffait avec ses cinquante nuances de gros, fallait pas jouer avec le feu –tu m’chauffes j’te kalache- de toute manière, ça marcherait jamais son idée de jardin collecté – collectif avait rectifié le Cow-Boy. 



Soihiroudine avait acquiescé. La terre des quartiers nord, elle n’était même pas bonne pour enterrer les traîtres. Eux, on préférait les balancer à la mer, balance la balance. C’est dire comme on la considérait. De bonne guerre d’ailleurs. Parce que le droit du sol avait comme un arrière goût d’exemption. Pas facile de se sentir français quand il n’y a même pas un coin de terre à vous, que du bitume qui noircit votre gueule déjà estampillée de métèque.



Alors Bora avait tourné les talons en crachant par terre. 



Je suis venu te dire, que je m’en vais, et tes sanglots longs n’y pourront rien changer…



Ta gueule Gainsbourg. On va pas pleurer tout de suite. Le Cow-Boy hausse juste les épaules, il ne suffoque ni ne blêmit, pas complètement stupide. Il aurait fallu être totalement demeuré, un vrai boloss, pour imaginer que Bora mordrait à l’hameçon du premier coup. Les jeunes, c’est comme les plantes. Faut passer l’hiver. 



Bora, vous l’aurez compris, ça n’a rien à voir avec Tahiti et ses îles. Que dalle. Dans cette histoire, pas de chemise à fleur ni de perles de culture. Par ici, on porte davantage le bracelet électronique. 



Mais sentez plutôt comme la brise se lève… comme il suffit d’entrouvrir les lèvres en prononçant ce mot, Bora, pour que s’échappe un souffle levantin à soulever les jupes et fraîchir les cuisses. Ciel, les nuages s’amassent. C’est que le bora, vent glacial qui fait siffler la corne d’or, est arrivé jusqu’à nous, tout droit venu du Bosphore. 



Comme dit si bien Verlaine, « au vent mauvais »…



Laisse tomber, Gainsbarre, Bora ne sait même pas ce que signifie son prénom et a autant envie de se plonger dans l’onomastique turque que de faire pousser des laitues. 



Pourtant, le Cow-Boy a apporté des graines. De la grosse blonde paresseuse, qui sonne un peu comme un film porno. Ça a fait mouche. On a mis son doigt dans la terre en faisant des gestes vulgaires, déposé la graine en gémissant, et puis on s’est barré vers les tours, gagner trois sous en guettant. 



Pendant ce temps la grosse blonde paresseuse a déployé ses jupes vertes. 

On l’a goûtée.



Ce n’était pas une Chicken Caesar et y avait pas de Mc Flurry à la fin. Pourtant, elle était sacrément bonne, et pour une fois, l’adjectif n’avait rien de péjoratif.  



Petit à petit, les doigts de ces jeunes, habitués à compter les billets après avoir tourné dans le quartier, à guetter les voitures banalisées, souvent des 306, si tu dicaves deux ou trois baraques rasées dans une Peugeot, tu te natchaves, faut prévenir le patron, on remballe, fini le business, petit à petit, l’œil de ces gamins, avait compté les pousses d’épinard comme on évalue une liasse de dollars, et lentement, les mains de certains, dont celles de Bora, avaient de moins en moins palpé, eh, qu’est-ce que tu fous, on te vois plus au ter-ter, on ne le voyait plus guère en effet, puisqu’il était occupé à regarder pousser les blettes, cela prend du temps d’observer leur panache friser les cotes tantôt blanches, tantôt rouges, parfois jaunes, couleurs du drapeau des Marquises, finalement, on n’était pas si loin de Bora-Bora, car le jardin urbain, comme il y avait marqué dans le dossier de subvention, n’avait plus rien d’urbain, justement, et sentait bon le sauvage, enclave verte à la source de laquelle les moukères venaient chercher menthe et coriandre, on avait même installé une ruche sur le toit du bloc C, dont le miel avait un goût prononcé, Le miel des Sarrazins, comme l’avaient appelé les gamins (on vous l’avez bien dit, ils ont l’esprit vif), et le Cow-Boy regardait croître avec bonheur cet atoll de verdure, barrière de corail contre la grisaille, Bora devenu maître des herbiers car il ramenait de ses errances d’incroyables comestibles glanés sur le bord des routes, qu’on plantait vite, pour que le mois suivant,  les chicorées, pimprenelles, myrtes et roquette devenues chevelure céladon, agrémentent le couscous du vendredi, quand les grands-mères descendaient pour cuisiner sur des braseros, où, l’espace d’un soir, il n’y avait plus de droit du sol, plus de BAC dans des 306, ni de crissement de roue de scooter, où on était à Bora-Bora, loin de Marseille et de la merde. 



            La Petite Fille avait rencontré le Cow-Boy à cette époque. Il l’avait menée là-bas pour l’emballer. Vous connaissez beaucoup de filles qui résistent aux Tropiques ? A Bora-Bora, 13ème arrondissement, s’était jouée une scène de péplum. La fierté du Cow-Boy et l’émerveillement de la jeune fille auraient pu tenir sur une pellicule de King Vidor. Ils étaient Le roi Salomon et la reine de Saba. Lui, l’invite à visiter ses jardins. Vidor est derrière la caméra. On est en 1959, et Yul Brynner a oint ses muscles pour séduire la reine Makeda, jouée par Gina Lollobrigida. 



Lui : Peut-on penser qu’il y a à peine quatre ans tout ceci n’était qu’un désert ?

Elle : Vous puisez une telle joie dans votre œuvre.

Lui : C’est une joie de voir le désert fertilisé par l’eau que l’on amène des montagnes !

Elle : Vous avez fait de cette terre un paradis…

Lui : Ce n’est que l’eau, le labeur, le soleil qui ont fait cela, ce n’est pas moi.



Aujourd’hui, le Cow-Boy n’a plus rien de Salomon, la Petite Fille aucun des reliefs de l’italienne. A Walden, ils ne sont plus que le Cow-Boy et la Petite Fille, et la terre se révèle encore plus retorse que la rocaille des quartiers (attention, paronomase dangereuse). 



Ils tendent la main vers la paille, la soulèvent, constatent que dessous, la terre s’est durcie en même temps que l’eau a compacté l’argile. Ils lèvent les yeux vers les pieds de tomate, rachitiques, vagues squelettes, vert de gris, et le ciel.  



King Vidor est mort depuis longtemps. Gainsbourg aussi.



Pour un peu, ils se souviendraient des jours anciens et pleureraient…



Et ce n’est pas le décompte morbide des faits divers de La Provence qui les consolera. A Marseille, les jeunes tombent sous les kalachs, comme les prunes sous un prunier. Mais ils sont sûrs d’une chose. Bora ne se prendra pas de ces pruneaux. Bien à l’abri dans son oasis, qu’il a continué à cultiver après le départ du Cow-Boy, où les grosses blondes paresseuses paressent, les pommes-de-terre se terrent, il est devenu un roi. 

Salomon demandait à Saba : Peut-on penser qu’il y a à peine quatre ans tout ceci n’était qu’un désert ?

On ne le peut. 



Alors le Cow-Boy et la Petite Fille vont te le dire une dernière fois, Gainsbourg, même si à Walden, ils sont dans la gadoue, la gadoue, la gadoue jusqu’au cou, ils vont se retrousser les manches, et bientôt, leur royaume de boue fera d’eux des rois, foi de Bora.




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