mardi 27 octobre 2015

Pâques orthodoxes de SaintPoli


La toute nouvelle maison d'édition Les éclairs, dont les ouvrages sont tous fabriqués à la main selon le procédé de la risographie, publie Pâques orthodoxes, une nouvelle de SaintPoli, dans laquelle se condensent vingt-quatre heures de la vie de Paul, professeur dans un collège de la banlieue marseillaise. Pour oublier, il joue de la guitare dans un groupe qui n’a pas encore de nom mais qui commence à faire des concerts. A la manière brute d’un Hubert Selby Jr, SaintPoli nous raconte cette tranche de vie d’un  prof qui ne sait plus très bien ce qu’il veut être.



« Paul et Guilt s’étaient connus à Toulouse-Lautrec et puis ils s’étaient croisés à un concert et puis cinq ou six mois avant ce jour il avaient monté, pour eux un petit groupe de punk, de rock, de noise ?... ils savaient pas trop quoi dire... qui avait pris un peu plus d’envergure quand ils avaient été rejoints par Marx (qui haïssant son prénom Marc presque autant que ceux qui le lui avaient donné, même si ce n’était pas ce qu’il leur pardonnait le moins, et encore plus le surnom « Marco », se retrouvait affublé de ce patronyme depuis ses dix-huit ans et un petit militantisme dans des milieux d’extrême gauche) et par Gabriel qui, comme Aramis, ne pensait qu’à Dieu et ne savait pas comment faire avec son envie permanente de faire dans ce monde tout comme Dieu l’interdit. »


Saintpoli est né un 17 avril, siècle dernier, à Marseille. Il y exerce la profession d’enseignant. C’est en écrivant des chansons qu’un ami mettait en musique qu’il a cessé de ne gribouiller que pour lui-même. Après ça, il a continué, sans musique dans une forme qui consiste à aller souvent à la ligne. On peut trouver quelques unes de ces lignes dans le Cahier du Refuge n°211 du Centre International de Poésie de Marseille. Après ça, il a continué, en allant un peu moins souvent à la ligne, sur son blog SaintsPolysPortraits, et comme il a entre-temps formé un groupe de musique, il en a profité pour y raconter, en les déformant pas mal, quelques une de leurs incroyables aventures.

Hyde Omega, la trentaine à peine déballée, est un artiste qui nous vient tout droit de Bretagne, Rennes plus exactement. Il dessine essentiellement à l’encre noire avec un œil souvent sombre et subversif. C’est en gribouillant chez son psy ce qu’il n’arrivait pas à verbaliser et un peu pour tuer l’ennui aussi, que lui sont venus l’envie et le besoin de dessiner quotidiennement. Hyde ne perd pas de temps à se demander si ses dessins choqueront ou pas. Le but étant avant tout de faire passer un message, une vision, un ressenti. Le beau pour le beau n’étant pas chez lui le sport national. Son univers va du « tendre glauque » au « Nazi-lol » en passant par des références cinématographiques ou littéraires Touchant, drôle, provocateur ou révoltant mais toujours juste, le trait incisif n’est là que pour provoquer une réaction dans ce monde souvent trop endormi. 



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